Björk : l’art sans concession (live report)

Publié le 6 décembre 2023 à 20:00

De passage au Zénith de Nantes, Björk a délivré un show à l’image de sa déroutante ambivalence. Une soirée contestable, superbement soignée. Raffinée et luxuriante.

Björk live au Zénith de Nantes.

A peine 1h30 de concert, rappel compris. C’est peu mais dense. Car durant sa prestation Björk n’arrête jamais, se mouvant dans une permanente ébullition sonore comme visuelle.

Björk live au Zénith de Nantes.

Sur scène, une dizaine de musiciens dont une section de (nymphes) flûtistes, une harpiste ou encore le fidèle Manu Delago derrière les fûts. La chorégraphie est choyée, la musique maîtrisée, et Björk majestueuse vocalement. Aussi à l’aise dans le foisonnement sonore que le quintessence a-capella. Nimbée de sa robe excentrique, elle mène la danse avec une froideur chirurgicale. Offrant un spectacle d’une opulence onirique, essentiellement axé sur les dernières productions (« Utopia »  et « Fossora »). Des disques qui contrairement aux premiers, sont très loin d’avoir remporté l’unanimité. Peu importe, Björk ne s’attache pas à ce genre de détails.

Björk live au Zénith de Nantes.

Solide point d’ancrage à la personnalité de la petite fée Islandaise, la Nature se révèle omniprésente : décor fongique, chants d’oiseaux, percussions telluriques mais également aqueuses. Björk puise sa force dans celle de notre Planète. A propos de laquelle elle ne manquera pas de rappeler quelques vérités via un long (et percutant) texte projeté. Etayé ensuite par un discours vidéo de Greta Thunberg.

Aucun échange avec le public si ce n’est quelques remerciements en français en conclusion. La distance est clairement instaurée. Mais Björk n’est pas venue pour séduire qui que ce soit. Elle déploie son univers, bouscule par sa vision du monde. Libre à chacun d’adhérer ou non. Sa musique expensive ne ressemble à aucune autre. Depuis ses débuts avant-gardistes, elle n’a fait qu’instiller des sentiments équivoques, diviser les foules. A bientôt 60 ans, elle maintient farouchement ce cap autocentré, indubitablement désarçonnant. Cet élan sans compromis qui n’appartient qu’aux (rares) artistes avec un grand A.

N.B. : Les photos étaient proscrites durant le concert mais la production a mis à disposition les siennes.

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